Des caméras tout autour de la gare

Publié le par Ludovic Francisco

Théâtre ces dernières années de nombreux faits de délinquance, le périmètre de la gare de Chelles vient d’être équipé d’un dispositif de vidéosurveillance. Et les premiers effets semblent se faire déjà sentir.


Elles vous regardent ! Depuis lundi, neuf petites caméras scrutent vos déplacements aux abords de la gare. Et vous n’êtes, bien entendu, pas seuls : 15.000 personnes sont, comme vous, susceptibles chaque jour d’être filmées. Ces caméras, disposées en deux endroits (place Gasnier-Guy, à l’entrée de la gare ferroviaire et place du Grand-Jardin, à l’entrée de la gare routière) s’ajoutent à celles déjà implantées au sein, ainsi qu’aux abords immédiats, de la station. Voilà qui devrait dissuader les délinquants potentiels de passer à l’acte, eux qui ont fait de la gare le lieu le moins sûr de la ville : vols à l’arrachée de portable, de sacs à main, racket de vêtements de marque, affrontement entre bandes sont en effet le lot quasi-quotidien de la gare Transilien. D’ailleurs, la peur de la petite caméra produit déjà ses effets. Installées en février, ces dernières, bien qu’inopérantes, ont déjà eu, semble-t-il, un effet dissuasif : « Par rapport à la même période en 2009, la délinquance a baissé de 35%, se félicite Christian Synowiecki, adjoint au maire chargé de la sécurité. Mais ne nous réjouissons pas trop vite : la délinquance fonctionne par cycle. Je n’oublie pas que l’année 2008 avait été très bonne elle aussi ».


Les images enregistrées 24h/24

 

Filmer les actes délinquants, c’est bien. Se servir des images, c’est mieux. C’est à cet effet que vient d’être ouvert, au sein du bureau de police municipale, un local spécifiquement dédié à la vidéosurveillance. Celui-ci enregistre sept jours sur sept et vingt-quatre heures sur vingt-quatre. « Durant les heures de grande affluence, un de nos agents scrute les images en direct, explique Michel Dupuy, directeur de la police municipale. Dès qu’il constate un délit, il peut demander l’intervention rapide de collègues, intervention facilitée, qui plus est, par la proximité entre le bureau de police et la gare. Le reste du temps, les images sont simplement enregistrées. En cas de réquisition judiciaire, suite à une plainte ou dans le cadre d’une enquête, la police municipale pourra procéder à une extraction des images. » Pour les transmettre ensuite au commissariat. Attention, cependant : les images ne peuvent être conservées que quinze jours, délai au-delà duquel elles sont automatiquement détruites.

 

« Une caméra ne vaudra jamais un policier »

 

C’est là l’une des nombreuses précautions prises par la municipalité dans ce dossier. Il y en a d’autres : la création d’une charte de déontologie, qui énumère un certain nombre de garanties sur le plan des libertés individuelles (confidentialité et droit d’accès aux images, signalisation des caméras par des panneaux...) et celle d’un comité d’éthique, chargé quant à lui de s’assurer du bon fonctionnement de la vidéosurveillance. Bref, un ensemble de dispositifs qui vont au-delà du cadre réglementaire et qui en disent long sur la prudence affichée de la majorité municipale (PS) sur le sujet. Laquelle accepte d’ailleurs de parler de la vidéosurveillance comme d’un « choix par défaut » : « La vidéoprotection, ça n’est pas la panacée, reconnaît Christian Synowiecki. Une caméra ne vaudra jamais un homme sur le terrain. Mais comment pourrait-on faire autrement aujourd’hui, avec des effectifs policiers si réduits ? Nous n’en comptons qu’une centaine sur une circonscription qui compte, elle, 70.000 habitants ! » Les élus n’ont d’ailleurs pas prévu d’extension de la vidéosurveillance à d’autres lieux de la commune. Tout juste a-t-elle consenti à équiper, d’ici 2011, ses bâtiments communaux de telles caméras.

Publié dans société

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