La cité Descartes ouvre les bras aux innovateurs

C’est écrit : les créateurs d’entreprises innovantes investiront bientôt en masse la cité Descartes. Ceux-là, les politiques ne veulent pas les laisser filer. D’où la construction prochaine d’une structure d’accompagnement et d’hébergement destinée à aider ces PME à voler de leurs propres ailes.

Souvenez-vous. C’était il y a bientôt un an. Le 29 avril 2009, le chef de l’Etat révélait son projet de Grand Paris. Il décidait d’assigner à la cité Descartes un rôle de pôle d’excellence du développement durable. Une annonce qui a évidemment eu un fort retentissement en Seine-et-Marne. Elle a conforté les élus locaux dans la dynamique qui les anime depuis dix ans et qui a fait de la cité Descartes le pôle de recherche et d’enseignement supérieur que l’on sait. « Depuis cette annonce, l’arrivée d’étudiants et de chercheurs peut-être considérée comme acquise. Cela signifie, à terme, des entreprises innovantes pour notre territoire. A présent, notre objectif, c’est, évidemment, de les faire venir, mais aussi, de les faire rester. Dans ce contexte, la réalisation d’un diagnostic s’imposait. Il devait être à même de nous renseigner sur la demande de ces nouvelles entreprises, et l’offre disponible, en matière d’accompagnement, d’aide à la croissance et d’hébergement », explique Frédéric Rosès, vice-président du Syndicat d’agglomération nouvelle (SAN) du Val-Maubuée, en charge du développement économique. Ce diagnostic a révélé plusieurs choses : « Une forte demande des créateurs d’entreprises, des structures d’accompagnement existantes inadaptées ou surchargées, une offre immobilière insuffisante », détaille Patrick Waymel, directeur du service de développement économique du SAN.

Développer une vingtaine de projets par an

Pour y remédier, l’idée d’une structure capable de répondre aux besoins des entreprises spécialisées dans l’électronique, l’électrotechnique, le développement durable  ou l’informatique, a rapidement germé. Dans l’esprit de ses initiateurs, cette structure doit permettre en définitive aux créateurs d’entreprises d’avoir un accès facilité à quantité de services : études de marché, propriété intellectuelle, mise en réseau, levée de fonds, suivi du courrier, rencontres thématiques, etc. Des services assurés ordinairement par ce que l’on appelle des « incubateurs », qui aident les porteurs de projet à monter leur entreprise, et des « pépinières », qui aident les jeunes entreprises à faire leurs premiers pas. Ces structures existent, aujourd’hui, au Val-Maubuée. Le pôle scientifique (Polytechnicum) de Marne-la-Vallée a développé il y a plusieurs années un incubateur pour ses enseignants, chercheurs et étudiants. Aujourd’hui « en sommeil », cette rampe de lancement a été reprise, dans son principe, par le SAN, qui a décidé de l’intégrer pleinement au projet : « L’incubateur développe actuellement un projet à l’année. Nous voulons rapidement qu’il en développe une vingtaine », annonce d’emblée Frédéric Rosès. L’autre structure existante, la pépinière, fonctionne en revanche à plein régime. En surrégime même. La chambre de commerce et d’industrie de Seine-et-Marne (CCI 77), qui la pilote, souhaite revoir son fonctionnement de façon à améliorer son rendement.

200 emplois par an à terme ?

Reste l’hôtel d’entreprises. Il n’en existe pas actuellement dans le secteur. En ouvrir un permettrait de louer à ces PME des bureaux de taille intermédiaire (50-150 m2), à des tarifs inférieurs au prix du marché. « Ce sont typiquement ces surfaces que ces entreprises peinent à trouver », poursuit l’élu. « Ouvrir de telles structures n’a rien d’original. En revanche, les regrouper l’est moins », ajoute Patrick Waymel, en référence au bâtiment de 4.000 m2 qu’il est prévu de construire, à partir de 2011, au cœur de la cité Descartes. Bâti sur deux ou trois étages, il accueillera à terme une vingtaine de bureaux, de 50 à 150 m2 chacun. Le bâtiment sera également le siège d’une nouvelle agence de développement économique, sur le modèle de Seine-et-Marne Développement : Descartes Développement. « Ce nouvel organisme aura pour mission de fédérer les acteurs locaux et les collectivités autour d’offres de services packagées. Nous devons absolument créer un marketing cohérent autour de la cité Descartes, en direction des investisseurs et des entreprises », annonce-t-on à la direction économique du SAN. Promise pour fin 2013, cette nouvelle plate-forme sera, si tout se passe bien, génératrice d’emplois : « Si nous arrivons à mener à bien 15 à 20 projets sur douze mois, nous espérons dans le même temps créer 150 à 200 emplois par an. »

Incubateurs, pépinières, hôtel d’entreprises… kézako ?

Un incubateur est une structure d'accompagnement de projets de création d’entreprises. Il s'adresse à des sociétés très jeunes ou encore en création, et leur propose un ensemble de services adaptés. Leur mission est de favoriser l'émergence et la réalisation de keyrs projets de création. S’agissant des entreprises innovantes, les incubateurs ont souvent pour but de valoriser les compétences et les résultats des laboratoires des établissements publics de recherche et d'enseignement supérieur. La pépinière est une structure destinée à faciliter la création d’entreprises en apportant un soutien technique et financier, des conseils et des services. Les services consistent le plus souvent à proposer des services logistiques mutualisés (accueil, salles de réunions...) et des services d'accompagnement (conseils, formation, intégration dans les réseaux économiques...). Soutenues par des acteurs publics, elles appliquent une tarification avantageuse pour une période de quatre ans maximum. Un hôtel d'entreprises est une structure d'hébergement d'entreprises, louant des bureaux, parfois des locaux d'activités ou de stockage à des entreprises indépendantes les unes des autres.